Si la Russie se résout finalement à ratifier Kyoto c'est qu'elle a plus à y gagner qu'à y perdre. En effet, ses émissions actuelles de gaz à effet de serre (GES) sont inférieures de 20 % au niveau de 1990 lui évitant d'être contrainte à les réduire. A l'opposé, la mise en place du marché européen du CO2 (janvier 2005) peut lui faire espérer des retombées financières intéressantes avec notamment les plantations de forêts déductibles des émissions de GES, dénommées 'puits de carbone'.
Conclu en décembre 1997, le protocole de Kyoto constitue le traité le plus important dans la lutte contre le changement climatique. Son application est suspendue à sa ratification par un minimum de 55 pays, représentant 55 % des émissions de GES des pays industrialisés en 1990. Pour y parvenir la ratification des USA et/ou de la Russie est donc obligatoire (respectivement 36% et 17% des émissions de GES); la ratification russe représenterait donc l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto. Néanmoins, si 122 pays ont déjà ratifié le protocole, que la proche ratification de la Russie le rend opérationnel, sa portée reste réduite sans la signature des Etats-Unis, le plus important émetteur de gaz à effet de serre de la planète.
Pascal Farcy
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