Peu avant que les
députés européens ne demandent une réutilisation limitée du
glyphosate, molécule active du Roundup le 13 avril dernier, 48 d’entre eux, venant de 13 pays, ont effectué un test d’urine afin de détecter leur
taux de
glyphosate. Le résultat est édifiant : tous avaient du
glyphosate en
taux élevé dans l’urine !
Alors que le
taux de
glyphosate dans l’eau potable, selon la norme
européenne, est fixé à 0,1 microgramme/litre, la moyenne du
taux de
glyphosate dans l’urine des
députés européens y est 17 fois supérieure – soit de 1,7 μg/L. En regardant au cas par cas, on remarque que les
taux individuels peuvent être bien plus alarmants ! Le record : 35 fois ce
taux pour des eurodéputés belges (3,57 μg/L), 29 fois pour le
député lituanien (2,84 μg/L) et 25 fois pour certains
députés français (2,45 μg/L). Le résultat global du test ne montre pas de variations significatives selon les critères de sexe, âge, pays d’origine ou encore de régime alimentaire.
Ce test se veut prouver que le
glyphosate, substance classée comme
cancérigène probable,
1 est présent non seulement dans notre environnement, mais aussi dans notre alimentation – que l’on mange bio ou pas ! Ceci est renforcé par une étude allemande, menée en 2015 sur 2000 échantillons provenant d’un large panel de citoyens, où des traces de
glyphosate furent détectées sur 99,6 % des échantillons, avec des concentrations allant de 5 à 42 fois la valeur maximale de résidus autorisés dans l’eau potable en Europe.
Le vote du 19 mai sur l’autorisation du
glyphosate a été ajourné, l’autorisation actuelle du
glyphosate expire fin juin, mais si le comité technique chargé de se prononcer pour l’Union
européenne ne peut parvenir à une majorité, quelle qu’elle soit, ce sera à la Commission
européenne de trancher. Dans ce cas, la réutilisation limitée pour 7 ans avec des restrictions d’usages (pour les particuliers et les collectivités, notamment) est la plus probable.
1 : Le
glyphosate a été classé comme
cancérigène probable par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), quand l’agence
européenne de sécurité des aliments (Efsa) juge « improbable » qu’il soit
cancérigène. Pour comprendre les enjeux derrière cette opposition, je vous invite à consulter l’article de Stéphane Foucart, journaliste au Monde, qui détaille les vices de forme de la recherche conduite par l’Efsa.
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